DOSSIER 137

Le dossier 137 est en apparence une affaire de plus pour Stéphanie, enquêtrice à l’IGPN, la police des polices. Une manifestation tendue, un jeune homme blessé par un tir de LBD, des circonstances à éclaircir pour établir une responsabilité. Mais un élément inattendu va troubler Stéphanie, pour qui le dossier 137 devient autre chose qu’un simple numéro. Révélé avec HARRY, UN AMI QUI VOUS VEUT DU BIEN (2000, 4 Césars), Dominik Moll connaît ensuite une carrière en demi-teinte, avant de s’imposer à nouveau comme le maître du polar et du film d’enquête avec trois réussites majeures consécutives : SEULES LES BETES en 2019, LA NUIT DU 12, en 2022, énorme succès critique et public (avec 6 Césars) synchrone avec la dénonciation médiatique des violences faites aux femmes et aujourd’hui DOSSIER 137. Le cinéaste n’a pas froid aux yeux : il s’agit ni plus ni moins d’examiner un cas documenté de violence policière pendant les manifestations des gilets jaunes. On a connu sujet plus tranquille. À l’arrivée, Dominik Moll remporte son pari haut la main. On sent, au fur et à mesure de l’avancée du scénario, que chaque scène, chaque réplique, chaque situation a fait l’objet d’un travail de préparation, de vérification afin de respecter au mieux les faits. Dans le même temps, le cinéaste a bien saisi toute l’importance de recréer cette atmosphère si électrique des manifestations des gilets jaunes, avec des irruptions de violences chez certains manifestants comme du côté des policiers, avec des moyens et du personnel pas forcément à la hauteur de la tension et de la longue durée des événements. Mention excellent à la prestation incroyable de Léa Drucker, magnifique personnage de policière honnête et pugnace.